Enfance et anxiété : que faire ?
Tout a commencé avec notre aîné, quand il était encore tout petit et qu’il refusait d’aller à la crèche. Puis il y a eu le groupe de jeux, la maternelle, les fêtes d’anniversaire... Il ne voulait aller nulle part sans nous.
Au début, il se cramponnait à moi de toutes ses forces. Puis, en apprenant à parler, il se mettait à protester fort ou à pleurer. Souvent, ça commençait la veille, chaque jeudi soir, avant d’aller au groupe de jeux en forêt.
Le matin même, il restait au lit, mangeait son petit-déjeuner à la vitesse d’un escargot, se plaignait de maux de tête ou de ventre, et finissait par s’accrocher à moi dans la voiture. Une fois sur place, devant tous les autres, je devais « l’aider » à s’intégrer, ne voulant pas perturber les enfants tout excités de commencer la journée.
Et pendant qu’ils partaient joyeusement en forêt, moi, je me laissais souvent tomber sur le siège de la voiture, épuisée, avec l’envie de dormir pendant une semaine… mais ce n’était jamais possible, car ses deux petites sœurs m’attendaient.
Très tôt, on a compris que l’anxiété, c’était un sujet sur lequel on allait devoir se pencher sérieusement. Il fallait encourager notre fils, pas à pas, et le fortifier.
Ces petites victoires paraissaient peut-être invisibles aux yeux des autres… mais pour nous, elles étaient immenses.
Franchement, ce serait tellement plus simple de juste dire :
« Ne t’inquiète pas » ou « N’aie pas peur ».
Mais soyons réalistes : quand quelqu’un est en plein stress, ce genre de phrases n’aide pas vraiment. Au contraire, ça rajoute parfois de la culpabilité, voire de la honte.
Et chez les enfants, ça peut les pousser à se refermer encore plus.
Le problème, c’est que ça ne les aide ni à comprendre ce qui se passe en eux, ni à trouver d’autres moyens de faire face.
Quand on lâche un « Allez, t’inquiète pas », on rate une occasion précieuse de comprendre ce qu’il y a derrière leurs yeux.
Et ça peut leur donner l’impression que leurs peurs ne comptent pas
Dans la parentalité, soyons honnêtes : on a souvent envie d’une solution rapide — une phrase magique, une astuce miracle, un raccourci pour que tout rentre dans l’ordre et qu’on puisse passer à autre chose.
Quand la pression du quotidien monte, on aimerait pouvoir éviter d’y faire face, juste balayer le problème sous le tapis.
Mais la vérité, c’est que, dans le rythme effréné de la vie de parent, le temps nous manque, et on est vite tenté de trouver un raccourci.
Si tu vis exactement ça en ce moment, prends une pause.
Demande-toi :
Pourquoi suis-je anxieuse ?
Pourquoi est-ce que j’ai tellement envie d’en finir vite et de passer à autre chose ?
Écris avec le Saint-Esprit.
Vois ce moment difficile comme une opportunité, pas comme un obstacle.
En tant que maman passée par différentes phases, j’ai appris à ne pas juste « tolérer » ces moments, mais à y voir des occasions d’investir dans le cœur de mon enfant.
Oui, ça prend du temps. Mais regarde ton agenda et prends ce temps, parce que ça ne durera pas toujours.
Ne te laisse pas avoir par les mensonges qui te disent que tu n’y arriveras pas. Demande conseil à Dieu, prépare-toi, et vois ce moment comme une session d’entraînement pour toi et ton enfant.
Au lieu de chercher une solution rapide, prends un moment.
Écris dans ton journal personnel, les vérité que tu reçois du Saint-Esprit. Demande Sa sagesse.
Cherche à comprendre ton enfant. Pas pour l’interroger comme un policier, mais pour te connecter à lui comme dans une vraie conversation.
Entre dans son monde. Essaie de voir par ses yeux. Parce que c’est là que la vraie connexion se crée.
Montre-lui que tu comprends, que tu vois à quel point c’est dur.
Partage avec lui un souvenir de ton enfance, quand tu as ressenti quelque chose de similaire.
Quand tu dis :
« Je vois que ça t’inquiète, et c’est OK de ressentir ça »,
tu ouvres une porte. Tu l’invites à parler.
Fais attention à ne pas balancer des versets bibliques à la volée.
Je suis passée par là, à vouloir que « faire confiance à Dieu » règle tout chez mes enfants. Mais j’ai appris que ce n’est pas en plaquant des versets que leur foi va grandir.
Ils ont besoin de vivre leur propre chemin de foi, étape par étape, comme nous l’avons fait nous aussi.
Même si notre fondation est solide, c’est à eux de bâtir leur propre relation avec Dieu.
Il faut préparer le terrain, respecter leur saison, arroser doucement la Parole dans leur cœur.
Ce n’est pas à nous d’avoir toutes les réponses.
C’est à nous d’être là, de démêler les nœuds avec eux, même si ça prend du temps… beaucoup de temps.
Comprendre et gérer la peur, c’est un chemin, pas une destination.
Notre maison, ce n’est pas juste un lieu, c’est un sanctuaire.
Un lieu où les cœurs peuvent s’ouvrir librement.
C’est le rêve de tout parent, non ?
Mais ce n’est pas un but à atteindre une fois pour toutes — c’est une démarche quotidienne.
Ce n’est pas de la pensée positive. C’est nos réactions qui comptent.
Quand ton enfant s’ouvre, que dis-tu ?
Que lui apprends-tu dans ces moments de vulnérabilité ?
Est-ce que tu écoutes vraiment, avec le cœur, ou est-ce que tu veux juste « gérer » et passer à autre chose ?
Ces moments-là, ce sont les fils invisibles qui tissent la confiance et la compréhension dans nos foyers.
Et pourtant, dans ce contexte, je dois avouer que j’ai souvent dit exactement cette fameuse phrase :
« Allez, ne t’inquiète pas ! »
Parfois par impuissance. Souvent par frustration.
Alors… qu’est-ce qu’on peut faire ?
Reconnaître les émotions de ton enfant, même si elles te semblent absurdes.
L’écouter exprimer ses peurs — pour la centième fois s’il le faut — ce n’est pas facile.
Quelques conseils concrets :
Prie avec ton enfant
Je sais, plus tôt, je t’ai encouragée à ne pas forcer la foi sur ton enfant. Et je maintiens cela.
Mais il y a une différence profonde entre imposer une routine religieuse et chercher la paix ensemble, en pleine vulnérabilité.
N’aie pas peur de prier avec ton enfant.
Peut-être que tes expériences passées avec la prière familiale t’ont laissé une mauvaise impression… une peur de répéter des schémas.
Mais le Saint-Esprit peut guérir ça. Demande-lui de réparer, de rétablir ce qui a été déformé.
Demande-lui un verset spécifique, puis prie-le avec ton enfant.
La prière, ce n’est pas juste une habitude : c’est une connexion profonde avec le Dieu vivant.
Crois aux miracles qu’Il peut faire dans le cœur de ton enfant, avec amour, tendresse, et vérité.
Préparer ton enfant à ce qui va venir
Un enfant anxieux a besoin de savoir à quoi s’attendre.
Il arrive souvent avec plein de peurs invisibles.
Mais si on le prend par la main mentalement, étape par étape, beaucoup d’inquiétudes peuvent être apaisées.
Et après l’événement ?
Débriefer est aussi important que de préparer.
C’est là que tu peux célébrer, encourager, et consolider les progrès.
Ramène-le à ce qu’il ressentait au début, et parlez de ce qui s’est vraiment passé.
Ces discussions servent aussi pour les prochaines fois :
« Tu te souviens comme tu étais inquiet cette fois-là, et finalement… ce n’était pas si terrible ? »
Encourage ton enfant
Encourager devient essentiel, et pourtant, c’est un point qu’on oublie facilement dans les moments de frustration.
Les enfants anxieux, avec leur imagination débordante, ne limitent pas leurs peurs à un seul domaine, comme l’orage par exemple.
Elles ont tendance à s’infiltrer dans plein d’aspects de leur vie. Ce n’est pas étonnant que les parents se sentent parfois dépassés.
Au milieu de ces situations éprouvantes, je me rappelle sans cesse de continuer à encourager mon enfant.
Même quand la comparaison ou le doute s’invite dans mes pensées, je choisis délibérément de me souvenir de qui il est, de ses forces, de ses qualités uniques.
Après tout, il nous a été confié non pas parce que nous avons toutes les réponses, mais parce que nous connaissons Celui qui les a.
Dans ces moments difficiles, chercher l’encouragement du ciel devient ma priorité.
Nous avons souvent parlé des paroles de vie et de courage sur lui. Ce sont de véritables déclarations prophétiques.
C’est tellement important de ne pas enfermer nos enfants dans une vision limitée de qui ils sont.
Au contraire, levons-les au-delà des limites visibles.
Quand on cherche le regard du ciel, on se pose une autre question :
Comment Dieu a-t-Il façonné mon enfant ?
C’est là qu’on commence à découvrir son potentiel divin, et à l’aider à le déployer.
Encourage-toi toi-même
Et en même temps, en tant que parent, il ne faut pas s’oublier.
Un enfant anxieux, ça influence la vie de tous les jours bien plus qu’on ne peut l’expliquer à ceux qui n’en ont pas.
Alors encourage-toi, puise ta force dans le Seigneur encore et encore, et travaille ta patience.
Si tu le permets, ce merveilleux fruit va grandir en toi.
Tu verras que ce chemin ne concerne pas uniquement ton enfant, mais qu’il devient un nouveau lien fort, intime et profond entre toi et Dieu.
Résiste à la tentation de tout protéger
Dans le parcours parental, il est crucial de laisser nos enfants traverser certaines difficultés pour qu’ils développent leur résilience.
C’est instinctif de vouloir les protéger de tout. Mais en réalité, éviter les défis les prive de forces précieuses.
L’important, ce n’est pas de les jeter dans l’inconnu, mais de leur offrir un soutien ferme, constant, pendant qu’ils apprennent à surmonter les obstacles.
Imagine un escalier : chaque marche, c’est un petit défi, et l’ensemble représente un objectif plus grand.
Découper les épreuves en étapes simples et concrètes, ça les rend beaucoup plus accessibles.
Et surtout, ça leur donne le goût de la progression. Ça leur apprend la persévérance.
Être proactif en tant que parent, c’est essentiel.
En anticipant les défis, et en y faisant face ensemble, tu donnes à ton enfant les outils pour naviguer les transitions.
Ainsi, il ne verra plus les défis comme des murs, mais comme des occasions d’apprendre et de grandir.
La clé, c’est d’embrasser ces moments, de les accompagner avec amour, et de les utiliser pour fortifier leur caractère.
C’est là que naît la vraie confiance, celle qui leur servira pour affronter demain.
Connais bien ton enfant — et définis des étapes adaptées pour ne pas l’écraser.
Peut-être que ces étapes seront plus petites que tu ne l’espérais — et ce n’est pas grave.
Résiste à la comparaison. Ton parcours avec ton enfant est unique.
Célèbre les petites victoires, savoure chaque petit pas en avant.
C’est leur voyage, et chaque pas compte.
Un mot d’encouragement pour les parents
Je veux prendre un instant pour t’encourager, toi.
Je sais à quel point cela peut être difficile — j’y suis passée.
Aujourd’hui, le mot "anxiété" est utilisé à tout-va.
Dans notre cas, notre enfant n’avait pas un trouble anxieux diagnostiqué, mais il traversait des moments d’inquiétude bien réels.
Parfois, on va trop vite en mettant une étiquette.
L’anxiété fait naturellement partie de la vie. Mais les troubles anxieux, eux, vont plus loin :
ils se manifestent par des peurs excessives et persistantes, souvent accompagnées de crises d’angoisse intenses qui montent en quelques minutes.
Restons attentifs et pleins de discernement :
Faut-il faire appel à un professionnel ?
Ou est-ce une belle occasion de renforcer sa sécurité intérieure et son courage ?
Marchons avec sagesse, et prenons soin de leur cœur.
Je veux te dire ceci : tu peux le faire.
Je ne vais pas te dire que ce sera facile.
Souvent, ce sera fatigant, parfois décourageant, et oui… tu auras des jours où tu voudras tout abandonner.
La parentalité est un vrai combat de fond.
Mais tu n’es pas seul(e).
Laisse le Saint-Esprit te guider, t’encourager, et t’équiper.
Avance étape par étape, comme dans un marathon. Reste concentré(e). Ne perds pas courage.
Ça en vaut tellement la peine.
Quand je regarde aujourd’hui notre fils aîné, je suis fière de l’homme qu’il est devenu.
Dans mes moments les plus faibles, je n’aurais jamais cru voir ça.
Mais avec une foi ancrée, et le soutien constant du Saint-Esprit, c’est devenu réel.
Et je te le dis du fond du cœur :
Il y a de l’espérance aussi pour ton enfant.