Simplifier – L’unité
Ce post s’adresse à toi, qui te sens peut-être un peu bousculé(e) par la série Simplifier. (Oui, toi qui hoches la tête en lisant — je te vois !)
À celles et ceux pour qui des mots comme structure, planification des repas ou liste de tâches ressemblent moins à un jeu joyeux qu’à une source de maux de tête constants.
Je sens bien que tu pourrais être en train de penser : « Encore un ! » Mais peut-être qu’il y a aussi une petite gêne à en parler franchement, comme si ne pas être naturellement organisé(e), c’était honteux.
Et si on cassait ce tabou ? Et si on en parlait librement, en reconnaissant que chacun a ses forces, et que le fait d’être moins structuré(e) ne diminue en rien ta valeur ou ta légitimité ?
Je ne vais pas t’ennuyer avec la liste de tous les articles précédents sur le sujet — si tu veux les lire, tu sauras les trouver. À la place, j’aimerais qu’on discute plus simplement, plus en profondeur, en reconnaissant qu’on a tous notre manière unique d’aborder le quotidien et ses complexités.
Moi, je suis quelqu’un de structuré, mais m’organiser n’est pas toujours facile pour autant. C’est ma réalité. D’autres diraient que je suis super organisée… ça dépend à qui tu demandes.
Lors d’une séance de mentoring récente avec un couple, on a abordé un sujet que beaucoup connaissent bien.
La femme a partagé à quel point elle galérait au quotidien pour savoir quoi cuisiner. Elle avait du mal à trouver un rythme, un certain plaisir dans ses repas. La frustration, pour elle, était presque devenue la norme. J’ai voulu l’aider et j’ai proposé une idée toute simple : et si tu faisais un petit plan de repas ? Sa réponse a été polie, mais j’ai clairement senti dans l’air un « Encore un truc à faire ! » bien audible — même si elle ne l’a pas dit mot pour mot.
On a continué à discuter, et on a creusé un peu plus : clairement, organiser et structurer les choses, ce n’est pas son truc.
Et tu sais ce que ça fait… Quand on n’est pas à l’aise avec la structure, on peut vite se sentir dépassé quand on se prend de plein fouet les fameux « t’as qu’à le faire » balancés avec enthousiasme par les pros de l’organisation.
C’est un peu comme essayer de forcer une pièce de puzzle dans le mauvais trou. Et crois-moi, je comprends à 100 % — c’est exactement ce genre de défis que je rencontre moi-même très souvent.
Son mari, très attaché à la structure, avait tenté à plusieurs reprises de la motiver. Mais, malheureusement, ses efforts tombaient à plat. Et pour elle, c’était encore plus difficile parce que… moi j’étais là aussi. Et disons que ma présence ne l’a pas aidée. J’ai essayé de prendre du recul pour être bienveillante, mais son mari, qui avait repéré une autre fan de structure dans la pièce, a redoublé d’efforts, espérant que ça l’encourage encore plus.
J’étais curieuse de comprendre ce qui bloquait vraiment chez elle. Mais j’ai aussi compris que ce n’était ni le lieu ni le moment pour creuser tout ça.
C’est une histoire qu’on entend souvent. La société fixe ce qu’elle considère comme « mieux », ou alors c’est nous qui avons intégré ces attentes. L’extraverti est souvent plus valorisé que l’introverti. Les personnes réservées sont plus acceptées que celles qui s’expriment fort (même si parfois, les extravertis s’expriment beaucoup, mais là aussi, il y a des limites).
L’humilité est mise en avant, l’arrogance rejetée. La créativité est valorisée. Et bien sûr, être structuré est souvent vu comme supérieur à ne pas l’être.
Et pourtant, toutes ces caractéristiques ne sont ni mieux ni moins bien. Elles sont présentes ou pas, selon les personnes.
Pour moi, la structure, c’est une force naturelle. J’ai grandi avec une maman très organisée, j’étais l’aînée, et j’ai vite appris à être responsable et autonome. Alors oui, il y a des jours où je dois me motiver comme tout le monde, mais c’est vrai que m’organiser, ça m’apporte de la joie, ça me stimule.
Mais attention, même si je suis organisée, j’ai d’autres faiblesses. Et je comprends parfaitement ce que c’est que de se sentir à côté, surtout quand ton point faible est perçu comme « moins bien » qu’un autre. Être sociable, par exemple, est souvent plus valorisé qu’être réservé. Et je fais clairement partie des réservés.
Depuis des années, j’apprends à sortir de ma coquille. C’est plus facile qu’avant, j’ai avancé, j’ai creusé les vraies raisons. Parce qu’en fait, ce n’était pas juste de la timidité : c’était l’idée qu’il valait mieux ne pas être vue. Parce que, rien que par ma présence, certaines personnes de ma famille se sentaient blessées. Alors j’ai appris à rester discrète, pour éviter de déranger. J’ai beaucoup guéri depuis, mais devenir une vraie « Madame Sociale », ce n’est pas naturel pour moi. Le plus drôle (ou le plus classique), c’est que mon mari, lui, a exactement cette facilité — et il a bien du mal à comprendre l’effort que ça me demande.
C’est sûrement pareil pour la structure.
Dans notre couple, c’est presque l’inverse du couple dont je parlais. Mon mari peut comprendre ce que vit cette femme, tout comme moi je peux comprendre d’autres types de fragilités.
Nos forces se complètent. Et franchement, célébrer ces différences dans le mariage, c’est essentiel. Il ne s’agit pas de les combattre, mais de les accueillir. Parce que, soyons honnêtes… ce qui nous attire chez l’autre au début, c’est souvent justement cette différence.
On peut se soutenir, tout en restant attentifs à l’autre quand on voit qu’il/elle lutte.
J’ai appris à ne plus attendre que mon mari soit comme moi, ou fasse les choses comme moi. Au lieu de ça, je célèbre ce qu’il apporte à notre famille.
C’est différent, c’est unique. On est ensemble pour une raison. Et s’il était aussi organisé que moi ? On perdrait sa touche sociale si précieuse. Chaque fois qu’on parle en public, je sais que je peux compter sur lui. Il ne stresse pas du tout, il aime ça. Moi, je me prépare à fond. Lui, pas autant — et ça m’a souvent stressée. Mais quand je me rappelle qu’on se complète, qu’on n’est pas censés être identiques, je peux respirer… et célébrer nos différences.
C’est un vrai changement de perspective. Et toi, quelles sont les choses chez ton conjoint qui t’agacent ? Prends un moment. Écris-les. Puis demande au Saint-Esprit son regard à Lui. Sur quoi dois-tu vraiment te concentrer ?
L’unité, ce n’est pas quelque chose qui vient tout seul. Ça demande une vraie intention. C’est un chemin constant, qui demande de l’engagement, du pardon, de la patience. Ce n’est pas automatique. Il faut choisir de viser l’unité, jour après jour, avec un cœur prêt à comprendre, soutenir et honorer l’autre. Et c’est comme ça qu’on construit un vrai lien, solide et profond.
Donc, si tu trouves les articles de la série Simplifier un peu difficiles, ne te laisse pas submerger. Ne te compare à personne. Moi non plus je ne me compare plus à mon mari ultra sociable, qui peut transformer n’importe quel inconnu en ami en trente secondes.
Me comparer à des gens hyper sociaux avec mille amis ne me motive pas du tout. Ça me fatigue rien que d’y penser. Et quand je m’oblige à sortir de ma coquille, je veux juste retourner m’y cacher pendant une semaine !
Avance à ton rythme. Ce qui semble un mini-pas pour les autres est peut-être, pour toi, un énorme pas en avant. Donne-toi la chance d’essayer. Vois si tu es prêt(e) à aborder un des thèmes de la série, et cherche quelqu’un qui puisse t’encourager. Parce que l’encouragement… ça change tout, surtout si c’est un langage que ton cœur comprend.
Ne te mesure pas aux autres.
Si ça marchait, on aurait des résultats positifs — or ce n’est pas le cas. Alors débarrassons-nous de cette maladie une bonne fois pour toutes. Elle est à la racine de tellement de pensées négatives !
Alors, mes chers amis, que tu sois structuré(e) ou non, dis-toi bien une chose : si on était tous pareils, la vie serait bien fade. Tu as tellement de forces — même si elles ne s’appellent pas « planification » ou « organisation ».
Si tu choisis de lire le prochain article de la série Simplifier, sois le(la) bienvenu(e) ! C’est un honneur pour moi que tu sois là. Mon but, c’est d’encourager, pas de te stresser. Parfois, notre regard est faussé par nos blessures, notre passé, ou ce qu’on a vécu de douloureux. Il est temps d’échanger ces lunettes déformantes contre un regard plus neutre.
Et ce genre de transformation ? C’est souvent une œuvre du Saint-Esprit. Surtout quand tu prends un moment pour écrire, prier, réfléchir. Si ce que tu ressens dépasse un simple « j’aime pas ça », creuse avec Lui. Demande-Lui pourquoi, cherche la racine, et laisse-Le apporter guérison. Ça peut transformer un rejet en paix… voire en joie.
Alors lis le prochain article avec cette perspective en tête. Et souviens-toi : tu es unique, précieux(se), et irremplaçable. Se comparer ? C’est sans intérêt, et surtout… terriblement ennuyeux.