Ce que l’on tolère finit par s’installer

Je suis récemment tombée sur une phrase qui m’a vraiment fait réfléchir — au point que c’est elle qui a inspiré à écrire ce blog !

Cette phrase, aussi simple que percutante, dit ceci :

Ce que l’on tolère, continue

Ou, dit autrement : Les comportements que nous choisissons d’accepter sont ceux qui finiront par s’ancrer.

Prends une minute. Relis cette phrase, laisse-la résonner en toi. Qu’est-ce qu’elle déclenche chez toi, personnellement ?

Et qu’est-ce que ça veut dire pour ta famille ?

Quels comportements tolères-tu au quotidien ?

Je précise tout de suite : il ne s’agit pas ici d’un avertissement dur ou culpabilisant. Ce que je cherche, c’est à susciter une vraie réflexion.

Pense à ce que cela signifie concrètement pour nos enfants, quand certains comportements passent sans qu’on réagisse.

En fait, dans la réalité, ce qu’on leur communique, c’est que ce comportement est acceptable.

Les enfants pensent  simplement. Ils ne se perdent pas dans des raisonnements compliqués comme :

  • « Maman est sûrement épuisée, c’est pour ça qu’elle n’a rien dit… mais au fond, elle pense quand même que ce n’est pas bien ! »

  • « Papa est plongé dans son bouquin, il n’a pas le temps de réagir là tout de suite, mais moi, je vais retenir que c’est mal et ne plus jamais recommencer ! »

Ah… si seulement nos enfants pouvaient raisonner comme ça, ce serait formidable ! Mais la réalité, on le sait, est bien différente.

Par exemple, si on tolère les commérages ou les rapports constants entre frères et sœurs, ou pire, si on entretient sans le vouloir un climat qui encourage ça, il devient difficile, ensuite, de leur prêcher que les frères et sœurs doivent être les meilleurs amis du monde.

Chez nous, on a toujours été très clairs là-dessus : rapporter pour rapporter, c’est non. On appelait ça un "non négociable". On a voulu instaurer un sens de la responsabilité personnelle pour chaque enfant, en leur apprenant à ne pas rapporter ce que faisait leur frère ou leur sœur.

On voulait qu’ils apprennent à gérer les situations entre eux.

Dans la plupart des cas, ça a bien marché. Mais pour notre aîné — et c’est souvent le cas chez les enfants les plus grands — c’était plus compliqué. Parce qu’il avait un fort sens de la justice et de ce qui est bien ou mal, il avait du mal à accepter que certaines choses passent « sous silence ».

Cette règle a été un vrai pilier dans notre famille, et elle a évolué au fil des années pour s’adapter à chaque âge. Dès qu’ils ont pu comprendre la différence, on leur a expliqué que si un frère ou une sœur est en danger, là oui, c’est bien de venir nous le dire.

Mais soyons honnêtes : la plupart du temps, quand un enfant vient rapporter, ce n’est pas par inquiétude sincère… c’est pour que l’autre se fasse gronder. Et c’est complètement normal !

Mais dans notre famille, on a choisi d’utiliser ces moments comme des occasions d’apprendre à prendre ses responsabilités, même quand c’est difficile.

On voulait leur transmettre cette vérité : l’amour couvre une multitude de fautes et nous pousse à chercher le bien de l’autre. C’est un apprentissage lent, un processus — clairement pas un miracle du jour au lendemain. On est encore en train de l’enseigner aujourd’hui !

De la même manière, si on essaie d’enseigner que oui veut dire oui et que non veut dire non, mais qu’on passe notre temps à négocier, on finit par envoyer un message contradictoire : nos paroles ne sont pas solides. Elles deviennent flexibles, négociables. Il ne s’agit pas de dire que la négociation est toujours mauvaise ou qu’on ne peut jamais changer d’avis. Mais il est important de ne pas créer des habitudes qui viennent affaiblir la clarté de nos messages.

Si tu sens qu’une situation peut évoluer, tu peux formuler ta demande sous forme de question dès le départ.

Bien sûr, quand tu es réellement ouvert(e) à une réponse libre, pose une vraie question. Mais si tu dis : « Tu vas te brosser les dents, d’accord ? » ou « Tu ranges ta chambre, OK ? » alors que tu n’attends pas vraiment une réponse… en fait, tu transformes une directive en question.

Et dans ces cas-là, les enfants entendent surtout la question — et devine quoi ? Ils répondent « non », ce qui te frustre, et eux aussi. Mais le vrai souci, il vient de ta façon de communiquer.

Prends un moment pour réfléchir à la manière dont tu donnes tes consignes. Il n’est pas nécessaire de les déguiser en questions si ce n’en sont pas. Les enfants réagissent très bien à une communication directe. En plus d’éviter des frustrations inutiles, ça les aide à apprendre à s’exprimer de manière claire et respectueuse eux aussi.

Peut-être que, chez toi, c’est au niveau des repas que ça coince. Ton enfant est un peu (ou beaucoup) difficile, et toi, sans trop t’en rendre compte, tu ajustes peu à peu ta manière de cuisiner. Et c’est vrai : préparer les repas, ça prend du temps, de l’énergie… et une fois servi, c’est parfois à peine mangé. Tout ce travail mérite d’être apprécié — mais c’est rarement le cas avec les enfants.

Au fond, tu espères qu’un jour, ton enfant développera un goût plus ouvert, qu’à l’adolescence ou à l’âge adulte, il ou elle mangera de tout par miracle.

Mais si on revient à cette vérité : ce que tu tolères aujourd’hui risque de rester demain, on se rend compte que compter uniquement sur un espoir vague n’est peut-être pas très réaliste. Certains enfants élargissent leurs goûts naturellement, mais ce n’est pas la majorité.

Et si c’est un sujet important dans ta famille, pourquoi ne pas y travailler dès maintenant ?

C’était un objectif fort pour nous. Avec nos origines diverses — mon mari est algérien-suisse et moi, américaine-malaisienne — on voulait absolument exposer nos enfants à une vraie richesse de saveurs.

Nos familles valorisent énormément leur cuisine traditionnelle, et on voulait que nos enfants grandissent avec une vraie appréciation pour cette diversité culinaire et culturelle. Travailler là-dessus tôt nous a permis de poser des bases solides : des enfants curieux, ouverts, et respectueux de ce qu’ils mangent — même si le chemin est long !

Être parent, ce n’est pas simple, c’est sûr. Mais l’impact que cela a et la portée de nos décisions sont incomparables. Alors… dans ta vie, quels comportements es-tu en train de tolérer sans t’en rendre compte ? Où envoies-tu des messages flous ?

C’est peut-être le bon moment pour mettre le bouton pause et réfléchir un peu. Prends un temps de prière, demande à Dieu de te montrer les zones à ajuster. Reviens le lendemain avec un regard neuf, prêt(e) à voir les choses différemment. Ne sois pas découragé(e) — on a tous des angles morts dans notre quotidien. Vois cela plutôt comme une belle occasion de grandir et d’apprendre.

Et si tes enfants vivent encore sous ton toit, alors non, il n’est pas trop tard pour changer. Au contraire ! C’est le moment idéal pour transmettre des valeurs solides, pour construire une relation plus saine — même autour de la nourriture. Parle avec eux de ce qu’ils aiment ou pas, de leurs goûts, des raisons derrière ces préférences. Écoute-les, partage ton ressenti. Crée un climat où chacun peut s’exprimer sans peur.

Et dans cette communication claire, rappelle que oui veut dire oui et non veut dire non, tout en maintenant un cadre bienveillant sans rapportage constant. Construire une base de confiance et de franchise est essentiel pour bien se comprendre les uns les autres.

Souviens-toi : le changement, c’est un processus. Apprendre à aimer de nouveaux plats, tout comme apprendre à mieux communiquer, prend du temps. Sois patient(e), constant(e), et continue d’introduire de nouvelles saveurs, de nouveaux plats, en cultivant la curiosité plutôt que la résistance.

Avec de la persévérance et un bon état d’esprit, il y a toujours de l’espoir.

Avance avec joie dans cette aventure culinaire en famille — et célèbre chaque petite victoire !

Oui, ce que tu tolères aujourd’hui aura un impact direct sur ce qui restera demain. Accueille cette vérité avec enthousiasme : tu as en main le pouvoir d’influencer l’avenir. Vois chaque jour comme une toile blanche, et chaque décision comme un coup de pinceau. Tu es en train de peindre l’histoire de ta famille. Le potentiel de transformation est là, juste devant toi. Ne reste pas bloqué(e) sur les choix du passé — lève les yeux, regarde vers l’avant. De belles opportunités t’attendent.

En avançant dans ce parcours, célèbre les progrès, même petits. Trouve de la joie dans l’avancement. Le changement est un chemin, et ta volonté de construire un avenir meilleur est une preuve de ton amour en tant que parent. Avance avec foi, avec espérance, et rappelle-toi : les choix que tu fais aujourd’hui façonneront le merveilleux héritage de ta famille pour les générations à venir.

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